Qu’est-ce qu’un écrivain public aujourd’hui ? (2/2)

Or donc, il advint que le métier d’écrivain public survécut aux épreuves du temps, à l’école obligatoire pour tous jusqu’à 16 ans, aux 80 % de réussite au baccalauréat,  au plan informatique pour tous et, étonnamment à l’introduction des ordinateurs Thomson TO70 dans les écoles.

Il survécut même à la généralisation du correcteur orthographique dans Word et aux sites délivrant à foison et surtout gratuitement des milliers de modèles de lettres, pour finalement arriver dans le 21ème siècle.

Certains pensent que l’écrivain public est un spécialiste de l’écriture, de la belle lettre, du verbe et de la conjugaison, et voudrait à tout prix le faire ressembler à une fusion génétique improbable entre Emile Zola, le petit Bescherelle et Cyrano de Bergerac…

Cela n’est pas tout à fait faux.

Cependant ça n’est pas tout à fait vrai non plus, et aujourd’hui, je dois vous le dire bien haut : l’écrivain public n’est pas un spécialiste de l’écriture.

L’écrivain public est un spécialiste de la communication. Et cette différence, bien qu’extrêmement subtile je vous l’accorde, éclaire d’un jour nouveau le métier qui est le nôtre…et qui sait, peut-être le vôtre un de ces jours.

Il n’est plus possible aujourd’hui, de se concentrer uniquement sur l’écrit, en faisant abstraction d’une part des médias qui vont véhiculer cet écrit et d’autre part des différents modes de communication qui permettent aux acteurs sociaux d’interagir.

L’écrivain public est au milieu. Et il lui faut, sous peine de limiter son efficacité, être capable de comprendre et de maîtriser tous les modes de communication utilisés.

En d’autres termes il doit être capable d’écrire certes, mais il doit également être capable d’adapter son écrit au support qui le reçoit : on n’écrit pas de la même manière, ni les mêmes choses sur une feuille de papier ou sur une page web. D’ailleurs l’objectif n’est pas du tout le même.

Et l’on ne peut communiquer correctement si l’on ne comprend ni les objectifs de la communication ni les supports qui vont être utilisés pour cette communication.

J’irais également jusqu’à dire que l’écrivain public, aujourd’hui se doit d’être un minimum graphiste. Car la communication maintenant, et je n’ai pas besoin de vous le démontrer, c’est évident de partout, est également graphique, ne serait-ce qu’au niveau de la mise en page et des artifices typographique permettant une meilleure lisibilité de votre message et donc une meilleure compréhension de celui-ci.

– Article lu (365) fois